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Aubree

Usage des hautes dilutions

photo de l'auteur
par Paul Aubree
( Médecin homéopathe)


Spécialité de l'article : Remèdes

Parution du 31/05/2018   pour la lettre n° 87


J'ai flashé sur l'article de Jacques MILLEMANN, Les dangers de l’homéopathie mal comprise et mal pratiquée, (lettre 85 page 4 à 7) un parfait rappel de l'homéopathie classique où tout est clair, pertinent et logique comme si Samuel Hahnemann était encore de notre temps! Il sait aussi que l'homme est plus têtu qu'un animal avec son argument placebo en face de la... toute puissance dynamique de nos remèdes bien prescrits !!

A ce sujet j'ai depuis hier un cas d'aggravation homéopathique, donc "normal" suivi d'un symptôme nouveau préoccupant.

Le voici :
Mr G. Cyril vient me voir pour la première fois le 08/06/17. Il est né le 28/07/77, deuxième sur trois de la fratrie. Il est magasinier réparateur de mobilier médical dans la même boîte depuis 97. Il me donne deux symptômes :
-    La peur d'étouffer avec panique, récemment dit-il,
-    Et une prise de poids considérable passant de 50 à 85 kg
Ses antécédents sont : une mononucléose en 2000 compliquée de méningite laissant "d'horribles maux de tête " pour séquelles. Un accident grave de la voie publique (AVP) provoqué par un tiers avec pour séquelle quatre chirurgies de l'épaule droite et une indemnisation au bout de huit ans; il se dit "handicapé à vie"! La prise de poids a commencé avec l'arrêt de la compétition cycliste où il était souvent le meilleur ; commencée en 1990 elle s'arrête en 2000 avec la mononucléose.
 
Je lui demande alors qu'elle a été sa première émotion douloureuse ressentie, il me répond "le divorce de mes parents" en 1993 où il fait le choix de quitter le domicile avec sa mère pour "ne pas la laisser seule". Il a la bonne surprise de voir son père lors d'une course qu'il vient de gagner et voyant sa fierté il se réconcilie aussi avec lui (père gendarme et chef de brigade). En 1998 il éprouve de la culpabilité à la mort d'un oncle estimé. En 2016 il assiste à l'inhumation de son grand-père paternel mais sa mère lui reproche de ne pas être passé la voir.

Je prescris ARSENICUM album 10 000 K, 1 dose qu'il prend le jour même. La panique disparaît totalement à la troisième semaine pour ne plus réapparaître, de même pour des cauchemars de poursuite anciens depuis l'AVP en 2009.

En août, soit deux mois après la dose, il ressent, une violente constriction à la cuisse droite en arrivant sur le terrain de foot, la douleur est telle qu'il va aux urgences; en effet le membre est froid et cyanosé. Il s'agit d'une THROMBOSE artérielle, un traitement hépariné est aussitôt mis en route ;. Le mieux se fait sentir au bout de 24 heures et il sort le troisième jour sans traitement et sans aucune séquelle. Mais, depuis septembre (4ième mois) il se dit essoufflé dans les escaliers. Il a eu entre temps une promotion professionnelle qui le met en rapport directe avec la clientèle et il est fier de donner satisfaction à des mécontents. Il prend sa tension et son pouls tous les jours : pas de problème. L'auscultation est normal, il n'a pas encore ... perdu de poids, a repris le footing 30 minutes 2 fois par semaine et le foot 1 fois par semaine. Si ce n'était cet essoufflement il se sent vraiment bien et m'a déjà envoyé son fils asthmatique !
Que s'est-il passé ? Le patient a confirmé le choix de Arsenicum Album. Mais La "thrombose des membres inférieurs" n'est pas le retour d'un symptôme ancien, elle est donc un SYMPTOME NOUVEAU qui appartient à la pathogénésie du remède, de même pour la dyspnée à l'effort. Si la similitude est exacte, l'erreur vient de moi. Arsenicum a bien guéri le patient qui est alors devenu "sujet sain" d'où ce symptôme nouveau car l'énergie de la dynamisation dix mille K était trop supérieure à l'énergie de la maladie. La leçon que je retire c'est premièrement, que j'aurais dû donner moins haut en mille K par exemple . Deuxièmement je ne redonne évidemment pas le même mais j'hésite entre laisser l'aggravation s'éteindre spontanément ou prescrire un complémentaire car la dyspnée n'évolue pas depuis presque trois mois. C'est cette deuxième solution que j'adopte car il manifeste un altruisme débordant et il vient, en outre d'acheter un cheval avec son père. Je donne PHOSPHORUS dix mille K où l'amour humain et animal est si fort en particulier pour le cheval . L'avenir dira si j'ai pris un risque. 

De toute façon je m'engage à vous donner la suite dans six mois c'est la date où j'ai souhaité revoir le patient.

Merci pour votre attention !

Commentaire du Docteur Aubrée :

En général les hautes dilutions marchent bien mais à la condition que le patient dispose encore d'une bonne énergie. Ici l’âge du sujet (jeune) m'a fait oublier les grosses pertes subies sur de nombreuses années. Ici MNBI compliquée de Méningite, « d’horribles maux de tête" après le trauma d'une séparation parentale difficile et un accident sur la voie publique séquellaire et conflictuel. Il y avait même une note de désespoir "je suis handicapé à vie ». J’aurais pu ajouter les rubriques 1) douleurs intolérables 2) désespoir de guérir.’
Commentaire de l’Apmh
Il faut effectivement toujours mieux commencer par des dilutions pas trop hautes, quitte à les augmenter après

Vous avez tous reçu de nombreux mails qui vous signalent que l’homéopathie va mal dans le monde, en Europe en général et en France en particulier.
Nous aimerions sortir à la fin de l’été, une lettre riche en témoignages de guérison. On compte sur vous pour nous faire parvenir tout ce qui vous parait intéressant pour répondre aux adversaires de l’homéopathie, non pas par des discours mais par des faits.
Personne, animal ou plante, touchés par une maladie, soignés par  homéopathie avec succès.
En restant factuel, on peut prouver, qu’effet placebo ou non, on a de très bon résultat, on peut même rajouter le prix de revient des traitements !
                                             

Schéma de dilution
Schéma de dilution

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