Spécialité de l'article : Agro-homéopathie
Parution du 18/09/2016 pour la lettre n° 80
Vingt stagiaires qui viennent des 4 coins de France, Bretagne, Normandie, Ardennes, l’Aude et même du Costa Rica ! Ils sont très motivés car entre les pannes et les bouchons sur la route en cette veille de 14 juillet, certains ont mis plus de 20 h pour arriver !
Nous venons de Lyon et nous récupérons notre formateur Aziz Yaacoubi qui arrive du Maroc à l’aéroport de Bordeaux.
Jeudi : Nous sommes au complet, c.-à-d. 23 personnes passionnées, nous commençons la journée par un tour de table, tous ont de bonnes connaissances en homéopathie, ce qui va nous permettre de faire l’impasse sur la présentation des grands principes de l’homéopathie. Puis nous allons voir sur le terrain les plantes du frère Joseph qui sont bien infectées par différentes maladies. L’occasion de faire le point sur une consultation d’agro-homéopathie
- Observation de la plante saine,
- Observation de la plante malade, l’écart ou la différence entre les deux est ce que l’on doit soigner. Attention de ne se focaliser que sur les feuilles, partie qui attire l’œil et qui se voit bien : penser à examiner la terre, les racines, les tiges…ne pas oublier que l’homéopathie est une approche GLOBALE, et non pas ponctuelle de la maladie. Ce qui est valable pour l’humain, l’est tout autant pour la plante.
Le Lepidium Latifolium est donc infecté par du mildiou, de l’oïdium (champignons) et par l’altise (tout petit insecte). On explique comment se servir du répertoire pour trouver le meilleur remède qui va être efficace.
On pense à Sulfur et à Belladona avec une préférence pour commencer par Belladona, remède de l’aiguë puis Sulfur remède de terrain, à vérifier….
Eric nous raconte le blé des tranchées. Il a une exploitation en Champagne, où une parcelle ne donnait pas de façon régulière, quand le blé grandissait, s’était en « vague » jusqu’à ce qu’il comprenne que là où le blé ne poussait pas, il y avait eu des tranchées pendant la guerre de 14. Ils ont donc traité le sol avec Arnica, remède des traumatismes, et depuis plus de problème de rendement ! On appelle cela la MEMOIRE DE LA TERRE.
Beaucoup d’échanges autour de la table, je suis obligée de faire preuve d’autorité pour les inciter à aller manger !
L’après-midi, théorie sur l’agro-homéopathie, illustrée par nos travaux au Maroc, source de beaucoup de questions. Aziz rappelle les traitements sur les palmiers dattiers : Silicea Sulfur Aurum Calcarea carbonica 200 ch Oscimum 76 ch avec bon résultat, Arsenicum sans résultat la première année, mais réussite la deuxième, Carbo vegetabilis sans aucun résultat…
Vendredi, tous sont bien à l’heure et Aziz reprend le cours théorique.
On insiste auprès des stagiaires : la formation n’a pas pour but de leur donner des protocoles qui n’existent pas en homéopathie, les traitements seront différents dans les différentes régions. Par contre nous aurons atteint notre but, si on leur donne la méthode pour qu’ils trouvent chacun le traitement adéquate pour chaque maladie décelée dans leur exploitation.
Jean explique qu’il a lu que les remèdes homéopathiques ont une durée de vie spécifique, certains agissent 24 heures d’autres plusieurs jours, ils ont donc tenu compte de ces durées pour les traitements cette année, et ils ont donc fait beaucoup moins de traitement que l’année dernière avec de meilleurs résultats.
Il est décidé, que l’Apmh va créer un forum agro-homéo sur son site qui ne sera ouvert qu’à nos stagiaires pour échanger leurs résultats voire même leurs difficultés en agro-homéopathie.
Jean et Nolween nous expliquent que depuis qu’ils traitent en homéopathie avec une cuve de 2500 litres, ils traitent leur verger en 2h 30 (40 hect) alors qu’avant avec les traitements conventionnels, ils mettaient 8 h 30 (pour seulement 20 hect). En termes de coût, ils passent de 8000 € à 3000 € toujours pour le double de surface ! Entre deux produits, ils nettoient la cuve avec plusieurs lavages à l’eau très chaude. Eric nous indique qu’en biodynamie on apprend à ne pas trop dynamiser, car l’on peut obtenir l’effet inverse, du coup on projette la prestation d’Enzo Nastati à Skoura qui explore les différentes façons de dynamiser…
Dès la fin du repas, nous nous répartissons dans 5 voitures pour aller visiter le verger des sœurs. Là des pommiers, poiriers et autres amandiers et pruniers anciens qui ont été plantés il y a une trentaine d’années. Beaucoup de maladies ; Corineum (criblure), pourridié, armillaire, moniliose, tavelure oïdium alternaria. L’occasion de passer à la pratique, des granules de phosphorus (seul remède indiqué contre le pourridié), une bouteille d’eau, à moitié pleine, un arrosoir, et le tour est joué. Chacun va mettre en pratique l’explication du matin !
Odile, en voisine, est chargée de faire les traitements et de nous faire passer le compte rendu de l’évolution….
Samedi, le soleil est de plus en plus présent, à 9 h tout le monde est là, après une révision sur la répertorisation (gras le plus efficace noté 3, italique efficacité moyenne noté 2, caractère normal faible efficacité noté 1) ayant pris en compte au minimum 3 ou 4 symptômes, on choisit le remède qui a le plus fort score !
Puis Odile essaye de faire un nosode de la plante du frère Joseph qui commence à avoir du mildiou après repousse, grosse discussion sur le choix de la dilution beaucoup pensaient commencer avec du 5 ou 6 ch. D’autres pensent que la plante, bien que le rejet soit jeune, a un âge de 60 ans donc préfèrent donner du 30 ou 200 ! Ce qui sera confirmé par le frère Joseph qui a déjà essayé sans succès du 6 et du 15 ch…
L’après-midi on va à 1 heure de voiture d’ici, examiner les vignes d’un producteur d’Armagnac. Malheureusement il ne traite pas ses vignes en bio mais complétement en conventionnel. Quand je lui montre une feuille en piteux état sur le bas de son pied de vigne, il me dit de ne pas m’en inquiéter c’est le résultat du Roundup qu’il a appliqué la semaine précédente !
Dimanche, la journée commence tôt pour certains qui montent dans le clocher de l’église pour admirer le lever du soleil sur les Pyrénées.
Maladie des vignes vues la veille, tableau corrigé par Bruno pour trouver un remède d’après 7 symptômes observés.
Discussion animée par tous les stagiaires sur le choix et la dilution du remède à choisir
Avec un peu entrainement, tous peuvent y arriver… et vous allez surement regretter que nous ne vous donnions pas plus « de recettes » mais vos plantes sont uniques, et à chaque région, chaque saison, chaque sol, nous pouvons trouver un remède différent, le mieux est de vous inscrire à un prochain WE (cf page 09).
L’occasion à tous de nous parler de leur savoir-faire que ce soit de l’efficacité du pendule (Eric a testé au pendule les remèdes : carbo veg est ressorti et pas les autres) ou de la culture en fonction des cycles lunaires et des bons résultats. Autant de pistes à découvrir, plusieurs du groupe souhaitent une formation sur le pendule… en conclusion, un WE riche en échanges, un grand merci à tous les participants.