Spécialité de l'article : Gynécologie
Parution du 01/06/2014 pour la lettre n° 72
Votre avis à vous, Mme la Ministre de la Santé !
Nous vivons quand même une époque « formidable » ! Une époque où l’on doit se battre tous les jours pour que le bon sens s’exprime et pour que la réalité cesse d’être déformée. Et malheureusement, le domaine médical n’échappe pas à cette tendance lourde du temps présent.
On se demande en effet aujourd’hui à quelle nécessité répondent certains traitements. La mise sur le marché d’un nouveau médicament curatif ou préventif, devrait donner un réel espoir aux malades actuels, futurs et … potentiels (?). Or les faits sont loin de ce qu’on pourrait espérer. C’est un « combat bien inégal » entre celles et ceux qui savent (ou prétende savoir) et qui disposent de moyens logistiques immenses pour se faire entendre, et celles et ceux qui cherchent en toute indépendance, et parfois trouvent des vérités qu’on voudrait leur cacher, mais qui n’ont malheureusement pas les moyens de les diffuser.
De quoi parle-t-on ? Vous en avez surement déjà entendu parler depuis plusieurs mois, les doutes sur le vaccin Gardasil se multiplient cf. Dossier HPV / Gardasil , les questions se font plus nombreuses, les certitudes battent de l’aile. Nous parlons de cette vaccination anti HPV ( Human Papilloma Virus) « contre » le cancer du col de l’utérus, dont il est prévu qu’elle soit fortement préconisée pour toutes les jeunes filles de ce pays, via le nouveau plan cancer annoncé il y a quelques semaines par François Hollande (remboursement à 100%, intégré au « contrat à la performance », le ROSP, permettant aux médecins de toucher une prime, la vaccination des collégiennes est même à l’étude, sans l’autorisation des parents !
En réponse, et dans une démarche d’interrogation et de questionnement, ouverte et transparente, contradictoire et exigeante, nous avons rédigé cette pétition Notre, Votre pétition HVP, celle du courage et de l’honneur… déjà signée par plus de 1000 prescripteurs.
Mme la Ministre de la Santé, vous êtes censée en avoir été informée via le Président François Hollande en mars dernier. Vous avez par ailleurs reçu il y a quelques jours une lettre cosignée par près de 200 médecins, exerçant dans toute la France et acceptant courageusement que leurs noms soient publiés au bas de cette lettre que vous pouvez retrouver via ce lien : Je suis médecin et je signe la lettre . Une mobilisation importante compte tenu de nos faibles moyens logistiques de diffusion.
Cette pétition et ces courriers envoyés en recommandé, et signés par de nombreux professionnels de santé auraient mérité un peu plus comme réponse, qu’un simple reçu postal. C’est un manque de considération pour ces opinions contradictoires, essentielles dans un débat démocratique.
Le problème de cette vaccination « anti cancer du col de l’utérus » va bien plus loin que la nature même de ce qu’elle est censé faire disparaitre.
C’est un exemple typique du non-sens de certaines décisions, qu’elles soient de « gauche » ou de « droite », prises sans fondements scientifiques sérieux et en dépit de toute logique. Il s’agit donc de décisions politiques, allant même au-delà des réticences de nos propres autorités de santé qui préconisaient avant tout de favoriser un dépistage organisé par la technique du frottis. Cette pratique n’a toujours pas été généralisée à l’ensemble du territoire contrairement à ce qui se fait dans plusieurs autres pays d’Europe. Cf ici le BEH de mai 2014
Votre position en faveur du vaccin est partagée implicitement par bon nombre de parlementaires qui renoncent, malgré les alertes, à exiger une enquête plus approfondie sur la véritable balance bénéfices / risques, aussi bien au niveau individuel que collectif, médical qu’économique. Leur silence est aujourd’hui assourdissant.
Nous sommes loin de la démarche EBM (Evidence Based Medecine) où la décision clinique du prescripteur (mais pourquoi pas aussi celle du politique ?) ne peut être prise qu’après étude des trois axes suivants : l’expertise clinique, la « préférence » du patient et les données de la science. C’est cela la médecine que l’on m’a apprise pendant de nombreuses années comme correspondant à la Haute Autorité de Santé ; Une médecine fondée sur un dialogue permanent entre des résultats scientifiques sérieux, et la singularité de chaque patient. Et non une médecine normative, comptable, non validée de façon indépendante, qu’on essaie de nous imposer tous les jours un peu plus (cf. le service de cancérologie pédiatrique du Dr Delepine de Garches qui, avec votre bénédiction, va fermer dans les semaines qui viennent (cf. cancerbusiness).
Madame la Ministre de la Santé, vous n’avez pris ni la peine ni le temps (mis à part quelques interventions dans les médias basées sur aucun argumentaire sérieux) de répondre aux questions que (se) posent des milliers de patient(e)s, sages-femmes, médecins aussi bien hospitaliers que libéraux, généralistes que spécialistes. Nous prenons donc acte de votre dédain et de votre légèreté sur un sujet aussi sérieux, et nous en tirons la conclusion plus fondamentale que vous n’êtes pas prête à faire toute la transparence sur les décisions prises concernant cette vaccination. Vous en porterez donc les conséquences si le Gardasil s’ajoute aux déjà trop nombreux scandales sanitaires dans notre pays.
Vouloir vacciner tout le monde et contre tout, en dépit du bon sens et en dehors de tout argument scientifique valable, est le meilleur moyen d’aller dans le sens des « anti-vaccinaux ». Ceci serait dramatique car nous avons malheureusement tendance à oublier un peu vite que bien des vaccins ont déjà sauvé et sauveront encore des millions de vies.
Par ailleurs, la publication il y quelques jours du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire par l’Institut de Veille Sanitaire cf. ici BEH du 20 mai 2014 ne peut que renforcer nos doutes, en pleine crise des comptes publics, sur la justification de cette vaccination « anti cancer du col de l’utérus ».
Ce vaccin peu adapté à l’écologie virale réelle du col n’a à ce jour prouvé qu’une efficacité de 20%, tout HPV confondu. Pourtant, les données concernant le frottis montrent de manière indiscutable que cette pratique peut faire disparaitre quasiment totalement le cancer du col de l’utérus, et ce pour un coût nettement moindre.
Malgré les probables pressions que vous, vos conseillers et les experts en charge du dossier cf. OMERTA dans les laboratoires pharmaceutiques subissez, nous vous interpellons aujourd’hui sur l’urgence de revenir aux données de la Science validées.
Madame La Ministre, nous vous invitons à mettre enfin en application ce que vous préconisiez le 22 avril dernier lors de votre visite au Centre de vaccination Charles Bertheau dans le 13e arrondissement de Paris.
" Il faut informer, expliquer et être transparent"." Il ne s'agit pas de cacher quoi que ce soit", "un débat serein, calme, apaisé, basé sur des études rigoureuses et scientifiques".
Nous sommes prêts à vous soutenir dans cette démarche et nous vous invitons à une rencontre que nous organisons le lundi 23 juin de 14h00 à 17h00 à Paris, tout proche de l’Assemblée Nationale avec, nous l’espérons, les promoteurs et les contradicteurs de cette vaccination qui pourront ainsi discuter en toute sérénité de leurs argumentaires respectifs.
Nous serions honorés que vous puissiez introduire ce débat et que vous participiez avec nous aux échanges qui auront lieu, raisonnés et raisonnables, sans caricatures ni attaques personnelles, afin que la raison médicale puisse de nouveau prévaloir.
Vous avez sans aucun doute un emploi du temps chargé…nous aussi !
Vous êtes décideur… nous pas !
Par contre nous sommes comme vous, responsables de nos actes et notamment de nos prescriptions et … injections !
Alors Madame la ministre, de par votre responsabilité qui est la vôtre, et de par votre détermination à tout faire pour garantir la bonne santé de nos concitoyens mais aussi :
- au nom du principe de précaution pour ne pas mettre en danger les milliers de femmes à qui on dit de se faire vacciner ;
- Au nom du respect et de la considération que vous devez avoir vis-à-vis de l’ensemble des professionnels de santé qui s’inquiètent légitiment de cette vaccination,
- mais surtout au nom de l’exigence démocratique d’un débat contradictoire,
Nous vous invitons à soutenir notre démarche, qui se veut constructive et collaborative, afin de garantir une plus grande qualité et efficience des soins.
Il est dommage de refuser les questionnements et les doutes. Il faut plutôt les accepter et en discuter car nos supposées certitudes, ne sonnent souvent que comme l’écho de nos propres doutes !
Le docteur de Chazoumes est aussi correspondant régional de l’ANAES puis de la HAS pendant 10 ans et attaché à une médecine crédible et validée, en dehors de tout conflit et de tout liens d’intérêts, d’ordre industriel ou institutionnel, comme peut en témoigner la vidéo de 10 mn présentée au dernier congrès du BMJ au Nord de Boston en septembre 2013, dont tous les frais ont été payés personnellement. Voir ou revoir : le congrès de " Boston " , résumant ces formidables journées de 2012 et 2013, organisées sans aucun budget, et presque sans aucun financement de la venue et du séjour de nos intervenants ! Revoir le résumé de 30 mn en Français : Les Journées Internationales de l'Indépendance Médicale
Voici notre contact mail : medocean.re@gmail.com
Retrouver l’article sur internet : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-de-chazournes/090614/le-gardasil-cancer-du-col-ou-cancer-des-politiques