Spécialité de l'article : Maladies infectieuses
Parution du 31/08/2020 pour la lettre n° 96
Permettez-moi de prendre la plume pour partager cette réflexion :
L’épidémie actuelle, comme nos soucis du changement climatique, nous rappellent la fragilité de notre apparente toute puissance sur l’environnement, les limites de la mondialisation et du projet de croissance infinie de notre société. La productivité maximum à n’importe quel prix nous donne la même leçon. Après la vache folle et les milliers d’animaux euthanasiés, la grippe aviaire et les millions de poulets sacrifiés, l’accroissement des inégalités de répartition des richesses qui entraine notre blindage contre l’exode des pays pauvres, ce sont maintenant même les pays les plus riches qui sont en train de perdre en quelques mois les bénéfices de 60 ans de « liberté » économique débridée.
Est-ce faute à notre société d’avoir favorisé et investi des millions dans une vision à long terme de l’économie et de l’environnement, que la médecine moderne est brutalement mandatée pour courir après un traitement efficace des patients malade du coronavirus ? Traitements en pleine recherche dont certains sont envisagés car « ils bénéficient de la faveur du doute » (TSR sur la chloroquine, médecin du CHUV, mai 2020) pour lesquels les millions des États coulent à flot avant de couler dans les caisses des entreprises privées.
Il semble que la médecine dite académique soit la seule digne d’être envisagée et soutenue dans les circonstances actuelles dramatiques. Basée sur une science pré quantique pour laquelle seule la matière compte, elle est merveilleuse d’efficacité sur des paramètres biologiques, mais ces remèdes sont souvent incompatibles à long terme avec la vraie santé et l’environnement.
De 1800 aux années 1930-40, l’homéopathie était quasiment la seule thérapie basée sur l’observation des phénomènes, l’expérimentation des substances médicinales sur l’humain et la reproduction des observations pour la thérapie. Cela par les recherches sur eux-mêmes de Hahnemann et ses collègues (Essai sur un nouveau principe pour découvrir les vertus curatives des substances médicinales, 1796), environ 60 ans avant Claude Bernard, (Introduction à la l’étude de la médecine expérimentale, 1865). Reconnu comme père de la médecine expérimentale moderne, analytique, et aux remèdes de type et dosages matériels, orientés contre des symptômes. À la lecture de ces 2 textes, il est remarquable que Claude Bernard reprenne presque mot à mot certains paragraphes de Hahnemann !
Comme les cours d’histoire de la médecine passent comme chat sur braise sur ces 200 ans d’une thérapie encore largement en usage et respectée dans le monde, par exemple en Inde (catastrophe de Bhopal 1984), Cuba (leptospirose 2007), Suisse (votation populaire)… et bien d’autres pays (voir la liste de la Ligue Internationale de médecins homéopathes LMHI), nous ne pouvons en vouloir aux médecins, a priori dénigrants ou sceptiques, formatés par l’enseignement officiel rentable, et faute de formation et de participation aux congrès cliniques homéopathiques, tant vétérinaires qu’humains.
C’est grâce aux résultats homéopathiques marqués lors d’épidémies, de choléra entre autres, que de nombreux hôpitaux homéopathiques ont été ouverts aux États Unis et ailleurs . Malheureusement ils ont été progressivement fermés sous l‘influence des laboratoires pharmaceutiques, et de la pensée mécaniste moderne : un symptôme, un remède, plus simple et rapidement efficace à court terme. Avec les merveilles médicales que cela permet contre les maladies, mais avec les soucis pour l’environnement que posent les substances utilisées, et pour la santé humaine à long terme des traitements symptomatiques « anti », comme le montrent les articles sur la (non)durabilité de notre médecine moderne. Les avantages évidents de la médecine moderne dans tant de circonstances, sont devenus moins efficaces, et c’est le moment opportun de l’épauler, compléter, accompagner par une autre approche.
Selon la TSR 1 du mercredi matin 13 mai 2020, nous apprenions que l’importance de la charge virale n’est pas en relation directe avec la gravité de la maladie. Par exemple les patients fortement atteints n’ont pas forcément plus de virus détecté que les faiblement malades ou asymptomatiques. Que les enfants épargnés peuvent être de gros porteurs !
Conclusion : ce serait le patient, le terrain qui compterait plus que le virus. Tout en s’étant attaché à l’étude des microbes, Louis Pasteur aurait conclu que Le microbe n'est rien. Le terrain est tout. Pris de court par ce petit Coronavirus, comment soignons-nous le terrain des patients, et celui de la planète ? Ce petit être se trouve heureux dans ce monde miné par 100 ans de gestion déloyale et non solidaire, que se soit entre nous humains, ou avec notre cadre de vie.
L’homéopathie, thérapie systémique du terrain et du phénomène vie, pense, elle, « 1 patient = 1 remède ». Et cela par un effet tout à fait reconnu en biologie, et aussi en physique : inversion de l’effet par changement de dose. Hahnemann a parlé du principe action – réaction, utilisé aussi en psychothérapie ou en médecine par ce qu’on dénomme « effet paradoxal », thérapies paradoxales ... Le paradigme de la médecine moderne est quantitatif, influencer les symptômes par « plus ou moins de » remède, cholestérols, virus, fièvre… Le paradigme de l’homéopathie est qualitatif « avant et après » avoir influencé le patient global par un médicament signal. Le premier est de type chimique, remède matériel, le second de type énergétique, remède message.
Ces 2 approches ne sont pas contraires, elles sont différentes, ont un autre projet. De même l’électronique de l‘ordinateur n’est pas contraire à la mécanique du moteur à explosion !
Claude BERNARD résume bien la vision moderne de la médecine : « En biologie, […], le physiologiste pourra diriger la manifestation des phénomènes de la vie comme le physicien et le chimiste dirigent les phénomènes naturels, dont ils ont découvert les lois ; mais pour cela l'expérimentateur n'agira pas sur la vie. »
Il précise encore « ce qui est essentiellement du domaine de la vie est ce qui n'appartient ni à la chimie, ni à la physique, ni à autre chose, c'est l'idée directrice de cette évolution vitale… Cette force vitale paraît avoir pour résultat de soustraire le corps vivant aux influences physico-chimiques générales et de le rendre ainsi très difficilement accessible à l'expérimentation. »
C’est là que Claude Bernard aurait dû lire les expérimentations de Hahnemann et constater que la force vitale est influençable, comme nous le montrent couramment les effets de nos émotions sur la santé !
Contrairement aux maladies chroniques personnelles, l’avantage de l’homéopathie en cas d’épidémie est qu’un nombre restreint de remèdes est envisagé. En effet, bien des patients présentent des symptômes communs, ce qui limite un peu le besoin d’individualisation.
Alors, notre corona virus ? Nous voyons notre médecine moderne relativement démunie hors traitements de soutien et d’accompagnement à l'oxygène et aux antibiotiques. Ces jours nous la voyons tester en urgence des remèdes éventuellement efficaces, en espérant diminuer hospitalisations et décès.
Si ces recherches sont absolument indispensables, il me semble que les médecins avec un complément de formation en homéopathie, héritant d'une méthodologie rigoureuse bicentenaire, devraient être associés aux allopathes pour proposer un traitement d'appoint aux patients pas encore intubés, cela évidemment sans proposer aucune modification des traitements "officiels" en cours.... Ce serait l’objet d’une étude sans risque pour les patients, si ce n’est, espérons-le, celui de raccourcir des hospitalisations, ou de les éviter …
La panacée ? Elle n’existe pas. Avec notre gestion actuelle du monde et de la santé, croire que « Notre monde ne sera plus sûr que lorsque tout le monde pourra bénéficier de la science et avoir accès à un vaccin… » ne sera qu’un pis-aller. En attendant que l’homéopathie et son approche globale du phénomène vie obtienne sa place et les fonds, dans la lutte pour la santé nous constatons jusqu’ici des aggravations bien trop nombreuses.
Contrairement aux buts de l’économie mercantile et rapace qui cherche le profit maximum et rapide, dont nous subissons les résultats de façon flagrante, Hahnemann demande aux médecins d’être sans prévention. L’esprit scientifique n’a pas de croyance et n’exclut rien, il est curieux, étudie, observe et expérimente avant de juger. L’urgence de cette épidémie serait-elle l’occasion pour nos facultés et hôpitaux de s’ouvrir à ce qui leur est encore trop souvent peu connu ?
Aux patients de l’exiger, et/ou aux professionnels de le proposer ? En tout cas nous, les homéopathes, sommes certainement plusieurs à disposition !
[1] « L’homéopathie, la physique et la chimie des hautes dilutions », Prof. Marc HENRY, Ed. Natur’Eau Quant, IBN979-10-95620-04-4
-Préconditionnement ischémique à distance : espèce d’isopathie, Simon F. Stämpfli, Thomas F. Lüscher, Andreas J. Flammer, linik für Kardiologie, UniversitätsSpital Zürich
- Retour de la libido et de l'orgasme : Traiter les problèmes sexuels induits par les antidépresseurss par un autre antidépresseur paraît à première vue paradoxal. Mais cela marche. (Tribune Médicale, 3.XI.00 )
-"L'hyperactivité, peut être traité à long terme avec des amphétamines... les amphétamines ont été nettement supérieures au placebo pour réduire l'inattention, l'hyperactivité et d'autres comportements perturbateurs". (J.Y.Nau, Med & Hyg. 22.X.97, 2002)
NB : Je n’ai pas de conflit d’intérêt.