Spécialité de l'article : Carnet d'évènements
Parution du 04/06/2010 pour la lettre n° 56
Les deuxièmes Assises MOST se sont déroulées à Paris à la faculté de médecine Pitié- Salpêtrière le Samedi 10 avril 2010.
A l’ouverture le Docteur Meyer SABBAH, président de PÔLE MOST, a rappelé les objectifs et la dynamique du mouvement.
Initiant le thème de la manifestation, Maître Hervé de FONTMICHEL, avocat de PÔLE MOST, correspondant de l’Institut de France, a brillamment posé le cadre juridique de « la liberté de choix thérapeutique », un des fondements du droit français, soulignant l’égalité de droit entre les médecins, quelle que soit la thérapeutique qu’ils aient, en conscience choisie, pour soigner leurs patients.
- À la première table ronde, nous avons débattu de la préservation des moyens thérapeutiques : jour après jour, en effet, nous assistons à la disparition de plantes de la pharmacopée, de souches homéopathiques, de préparations, de formes galéniques, de produits de mésothérapie. Nous sommes confrontés depuis des années à une législation aveugle qui avance et détruit mais ne reconstruit pas, à l’hégémonie de ceux qui dictent leur loi sur le marché du médicament. Une première solution à été apportée par nos confrères mésothérapeutes de PÔLE MOST qui ont décidé de racheter, en commun, leurs molécules de travail.
- La deuxième table ronde posait la question de l’accès aux soins MOST. Nous avons évoqué, tout d’abord, le coût pour le patient de ces spécificités et la nécessité d’obtenir un meilleur remboursement par l’intermédiaire des complémentaires de santé, la Sécurité sociale restant, sur ce point, aux abonnés absents ! Dans ce but, la Mutuelle pour l’Utilisation des Spécificités Thérapeutiques (MUST) sera proposée aux médecins et aux patients avant la fin de l’année 2010.
Second problème, la démographie MOST : le nombre de médecins qui optent pour ces thérapeutiques est bien trop restreint. Le formatage initial qui exclut nos thérapeutiques, la durée des études post-universitaires (trois ans en moyenne pour obtenir un diplôme) la difficulté de pratiquer une consultation longue sans rémunération correcte, en fait, le manque de reconnaissance de ces thérapeutiques, dissuadent les jeunes médecins de s’engager dans ces voies. La proposition d’un tarif horaire de consultation a été reconnue comme la piste la plus intéressante, vraisemblablement, pour rendre viable l’entreprise médicale.
- Le professeur Michel PERRIGOT, grâce auquel nos Assises ont pu se tenir dans ce lieu prestigieux, a rappelé la place que ces thérapeutiques devraient occuper dans le système de santé et nous a présenté le diplôme interuniversitaire de mésothérapie dont il a été l’instigateur avec le docteur Denis LAURENS.
A la dernière table ronde de la matinée, nous avons évoqué le label MOST, qui vient d’être mis en place. Isabelle ROSSI, présidente de l’APMH, nous a exposé l’intérêt de sa mise en place et souligné la forte demande des utilisateurs. Il permettra dans un premier temps, aux patients, de reconnaître la qualité scientifique d’un article grand public, ou d’un produit à visée thérapeutique ou préventive proposé en vente libre.
Enfin, un pas pour la reconnaissance et la promotion de nos travaux : l’attribution de trois PRIM (prix de l’initiative MOST) :
- Au docteur Albert Claude QUEMOUN, dont les travaux sur la maladie d’ALZHEIMER ont déjà été validés par l’INSERM, pour ses recherches actuelles, en partenariat avec l’université de Québec, sur les possibilités de traitement homéopathique dans cette pathologie qui est une priorité de santé publique.
- Au docteur Pierre FYOT qui prépare une étude clinique sur l’apport du mésolift dans le suivi des traitements chimiothérapiques et radiothérapiques du cancer du sein.
- Au docteur Michel SOLON pour son travail sur le droit des contrats et son application à la relation patient-médecin, patient caisse, médecin caisse.
Premier temps fort de l’après midi, une signature entre le docteur Meyer SABBAH et le docteur Patrice HALIMI : la création de la Société Française de Médecine Environnementale (SFME) avec pour membres fondateurs l’Association Santé Environnement et PÔLE MOST. La création de cette société, unique en France, nous permet d’affirmer notre choix citoyen, celui d’une médecine qui tient compte de l’environnement et préserve l’avenir.
Immédiatement après, un grand moment : l’intervention du professeur Bernard DEBRE qui, avec son élégance naturelle et son indéfectible sens de l’humour, nous a fait partager sa « rencontre » avec nos thérapeutiques : comment un professeur d’urologie, chirurgien des hôpitaux, s’est interrogé au vu des résultats obtenus par nos thérapeutiques jusqu'à en utiliser certaines dans son service. Il a montré un vif intérêt pour notre mouvement et nous a assurés de son soutien et suivi une table ronde sur la compétence du patient, en présence des associations de patients et d’avocats spécialisés en droit médical. Nous avons traité du patient acteur de sa santé, de ses droits mais aussi de ses devoirs et de son éducation pour un résultat optimal. Des ateliers vont être mis en place dans cette optique.
- Le Docteur Alain HORVILLEUR, célèbre homéopathe lyonnais, a introduit la réflexion philosophique à propos de la relation patient-médecin en replaçant le colloque singulier dans une dimension humaniste.
- La table ronde suivante a permis d’évoquer les problèmes inhérents à la formation initiale, ainsi que ceux de la Formation médicale continue (FMC) et de l’Évaluation des Pratiques Professionnelles (EPP). L’une des associations de PÔLE MOST organise depuis longtemps déjà de la FMC et de l’EPP les plus adaptées possibles, mais, un autre élément de réponse va constituer le deuxième temps fort de l’après-midi, avec une double officialisation :
- Le Docteur Patrice HALIMI, président de l’Association Santé Environnement Provence nous a alertés sur les problèmes dus à la pollution de l’eau par les pesticides et autres produits chimiques, mais aussi par l’élimination des médicaments, antibiotiques, hormones, produits de chimiothérapie…
Dernière table ronde de la journée, la représentation des MOST, évoquait l’urgence et la nécessité pour nous, d’être présents dans les instances officielles pour pouvoir peser sur les décisions, pour ne plus confier notre destin à tous ceux qui depuis longtemps nous bercent de promesses mais ne nous ont jamais permis d’occuper la place légitime qui est la nôtre.
Entre propositions et concrétisations, cette journée riche et détonante a donné à tous, patients et médecins, des raisons d’espérer : espoir pour les patients de pouvoir être soignés par une médecine MOST de qualité, avec une prise en charge décente, espoir pour les médecins de pouvoir pratiquer une médecine humaniste, à sa juste place dans le système de santé.
Les participants, cadres d’associations, médecins, patients, se sont quittés avec la tête pleine de projets et un enthousiasme renouvelé, conscients que, si notre richesse est notre diversité, notre force reste notre union. C’est ensemble que nous obtiendrons une vraie liberté de choix thérapeutique et retrouverons enfin le plaisir d’exercer.
Docteur Danièle Colongeon
Prochain rendez-vous :
les 3èmes Assises MOST Patients-Médecins le 2 avril 2011 à Paris